Nous sommes arrivés à Belo Sur mer où nous avons été accueillis à l’hôtel Entremer par Laurence Ink et Alain Berthon. Cela a été le parcours le plus éprouvant depuis notre départ, et pour cause : la piste n’était pas encore ouverte. Les premières voitures vont passer sans doute au mois de juillet, la piste étant d’ordinaire ouverte par Mr Azad, le propriétaire des salines de Belo. Cette année, une fois n’est pas coutume, nous l’avons devancé et avons ouvert la piste pour lui en embauchant deux bucherons pour dégager les arbres tombés et contourner dans la futaie écorcheuse, les trous d’eau trop profonds. Notre record de lenteur a été 3km en 6 heures… avec beaucoup d’égratignures à la clef !
We miraculously made it to Belo Sur Mer after the toughest week since our departure : we opened the road three months in advance… and were the first on it this year. We had to hire two loggers, which cleared the fallen trees before us, and cut into the thorny bush deviations to skip deep holes infested with crocodiles. What sane people do in two hours by boat, we did it in 6 days by land… here is the story of this ordeal !
Départ de Morondava en quittant Nosy Kely qui nous a fait fort mauvaise impression. Ville fantôme au fort parfum d’étron et de poisson semi séché, qui semble n’être ni gérée, ni dirigée. Les hôteliers font ce qu’ils peuvent en essayant de maintenir leurs établissements en mal de clients. La population a les nerfs à vif, torturée par les délestages de la Jirama… Seul l’évêché de mgr Marie Fabien et ses incroyables bassins de spiruline, les plus grands du pays, semblent fonctionner !Dès la sortie de la ville nous sommes dans la panade !
Notre premier soir nous voit rallier les berges de la Kambatomena. Bonheur de constater qu’elle n’est pas profonde.
Les enfants se réfugient tout de suite sous la tente car les moustiques et les moka fohy, les mouches de feu font rage en début de soirée.
Plus tard dans la nuit, ils libèrent Xavier, leur petit protégé, que des jeunes bien intentionnés ont tenté de nous vendre à Morondava… un appel au directeur de Fanamby, l’association qui gère les parcs de la région, les a dissuadé de ne jamais réitérer…
après trois jours partagés, on s’attache un peu, même avec un crocodile…
à l’aube nous avons passé notre meilleure nuit depuis longtemps, loin des karaokés, groupes électrogènes, coqs détraqués et chiens lubriques de Morondava…
Mais le matin c’est l’attaque des mouches…
Ici, tout s’attrape, se mange ou se vend : ici un petit oiseleur d’inséparables. snif ! comment savoir qui est avec qui dans cette cage… ?
La Kambatomena n’est qu’une formalité !
Mes bandages fonctionnent du feu de Dieu sur le sable !
Revelo est notre nouveau guide bouvier. C’est un Vezo qui parle français parfaitement. Nazy a du rentrer chez lui pour planter des haricots…
La piste s’enfonce dans une futaie touffue d’acacias écorcheurs, et de toute une variété de saloperies à épines !
Providentiellement, deux bucherons qui rentrent chez eux dans notre direction, se proposent de nous ouvrir la voie, Zigzag et Dankie
Tout a beaucoup poussé pendant la saison des pluies !
Tous les kilomètres à peu près nous traversons de grands étangs ronds (des pans) ornés de nénuphars bleus.
Ailleurs on patauge dans de la boue sulfureuse et chaude.
dans les sous-bois aussi.
Dans les rares villages, c’est le double effet kiss cool ; nous sommes les premiers vazahas de la saison, et les premiers tout court en charrette !
La fatigue se fait sentir et les câlins sont un bon carburant !
C’est le porridge du matin qui est dur à avaler !
Nous rempilons sur une immense fleuve heureusement lui aussi déjà bas : la Maharivo !
400 m de large, mais heureusement rarement plus de 40 cm !
l’occasion d’un bon bain, avant la sueur de la brousse !
Les sakalavas masikoro nous dévisagent avec des yeux ébahis ! et réciproquement…
Baobabs et premières épines, premiers cactus : nous sommes bien sur la route du sud !
Certaines mares commencent à s’assécher : ce matin c’est « opération sauvetage de têtards ! »
Rien de tel que de commencer la journée par une B.A.
Ici aussi il y a une allée des baobabs ! plus jeunes ! plus effilés, auront-ils la même longévité ?
Les tunnels de verdures sont couverts de toiles d’araignées géantes par centaines…
Nos chaussures Hi-Tec à toutes épreuves, sont au chômage, il faut ici des sandales !
Pour la boue…
ou le sable, on finit souvent pieds nus…
Le 5e jour au soir nous débouchons sur la lagune de Belo, fini les acacias et les embûches !
Le campement du soir est sans aucune nuisance, ni moustiques ni mouches ; un air marin qui nous apaise comme un baume…
Nous assomme même ! Nous tombons de fatigue !
Les zébus ont été bien courageux ! eux aussi ont droit à leurs câlins !
Coup de chance c’est marée basse, nous pouvons couper au milieu de la lagune et des marais salants
la joie de pourchasser les premiers petits crabes violonistes !
Comme rien ne finit jamais facilement les dernières longueurs sont difficiles, nous devons décharger la charrette, la boue salée menace d’engloutir nos roues…
Ouf nous sommes passés ! Notre arrivée à Belo est pour nous comme une libération !
L’accueil que nous y recevons à l’hotel Entremer et à la hauteur de notre fatigue ! Laurence Ink, auteur comme nous chez Robert Laffont, ayant déjà écrit plusieurs livres sur Madagascar nous accueille avec joie et trésors marins : ce soir : huitres et oursins !
La charette voit pour la première fois la mer. La piste vers le sud est fermée, les gendarmes nous confirment qu’elle est infestée de dahalos sur le sentier de la guerre, je crois que Fanantenana va prendre la mer sur un boutre pour contourner l’obstacle de Morombe ! Il va lui pousser de belles ailes blanches !
Bonjour à toute la famille,
A moins, c’est de la bonne fatigue !
ça change des tablettes et de nos petites vies bourgeoises…
What an amazing adventure! Fabulous photographs x lots of love
Avant d’aller travailler, rien de tel que de vous suivre…cela fait tout de suite relativiser nos petites contrariétés de la journée!! Bonne route!
on a le cœur qui palpite, les jambes qui tirent, les tempes qui bourdonnent sous la chaleur humide, les piqures qui démangent, on sent la brise, la poussière , la soif, la brûlure des rayons du soleil, les soulagements qui gonflent de joie et les pincements de cœur . Merci de nous partager ces instants de vie et ces magnifiques photos! Bon repos! Ressourcez vous!
Reposez-vous bien! Vous le méritez vraiment!
J’avais déjà suivi vos aventures précédentes (livres et films au festival du curieux voyageur à Saint Etienne, il y a quelques années de cela ). Merci de partager à nouveau votre « quotidien » qui devient un peu le mien quand j’ai le plaisir de vous lire. C’est un pays qui m’a énormément touchée quand je l’ai découvert et je suis heureuse de le redécouvrir à travers vos yeux et votre famille. Bravo à vous et bon courage dans les moments plus difficiles…
Très cordialement
Nicole Romanet
Et ca fait du bien une bonne THB après toutes ces péripéties au milieu des épineux n’est ce pas! ;-)Et à Belo on en trouve encore de la fraîche, pas comme dans certains petits villages plus au sud ;-)
Je suis avec grand plaisir votre beau périple et suis admirative.
Quelle belle famille !
Bonne continuation.
Valérie
Trop mignon le crabe !!!
Les ombres géantes : géniale !!!
La charrette face à la mer : elle parait personnifiée comme s’il s’agissait de quelqu’un en méditation face à l’océan ……
Beau reportage, continuez c’est un régal !!!
Bien à vous tous
Sylvie
….pas facile de toujours mettre un pied devant l’autre….périple difficile mais les photos nous font toujours vibrer …..
Bon repos les vahazas !
A méditer …pour Ulysse et Philaé:
» Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche…Quand l’un avance , l’autre veut le dépasser! Et moi, comme un imbécile, je marche ! ( R. DEVOS)
Bonjour!
Vous êtes incroyables je vous suis depuis Africatrek et je suis toujours ravie de lire vos nouveaux articles.
Bravo et bonne continuation!!
:D