Impossible de réduire Antsirabé à la misère des enfants des rues. Capitale du Vakinankaratra, une des plus prospères régions du pays, c’est aussi une des villes où il fait le plus bon vivre avec un climat tempéré, des pommes, des vaches, des thermes et de superbes excursions. Hier c’était notre dernier jour de transit, ce matin nous plongeons dans la chaleur du grand sud, nous en avons donc profité pour louer des bicyclettes chez Jean Marc Ney de Rando Raid Madagascar et de nous offrir une excursion au Lac Tritriva, à 17 km de la ville : un joyau de Madagascar.

Le village de Tritriva depuis le volcan

Le lac de cratère

Nous sommes accueillis par l’esprit du lieu

Qui m’inspire cet envol, pris en rafale par Sonia qui teste pour la première fois cette fonction.

Test du gilet de sauvetage en prévision des futures pirogues, boutres et autres embarcations traditionnelles !

Il flotte tellement qu’il permet de marcher sur l’eau !

Philaé et sa super copine Adélaïde qu’elle quitte a grand regret.

C’est la saison des Lys, des cosmos et des « dents de pintade »

Nous nous remettons de toute cette beauté à la case de Fanja et Remy, seule et incontournable maison d’hôte du lieu.

 Où l’on nous a servi notre dernier repas digne de ce nom avant les rigueurs de la brousse.

 

Fanja et Remy « deux coeurs gros comme ça! »

Adeptes de la sobriété heureuse ils ont construit de leurs mains il y a un an cette maison d’hôte aux toilettes sèches et construisent face à la vue un petit bungalow, qui pourra vous accueillir lors de votre prochain passage. Un vrai petit coin de paradis. Réservez au 034 67 159 56

Quant à nous, ce matin c’est taxi B direction Miandrivazo. Il est fort peu probable que nous puissions vous donner des nouvelles avant quelques semaines. Mais nous allons essayer. D’abord des nouvelles de nos zébus, puis nous allons partir en  quête de la petite Teza à Belo Tsiribihina.

Tous les jours, au petit marché d’Antsirabé, une petite foule d’enfants des rues se regroupe autour de Gilles et Suzanna Nedelec.

L’enjeu des ces oisillons abandonnés est mince, mais il est de taille : leur repas du jour.

Une fois repérés et inventoriés les petits se précipitent vers la cantine. Ils connaissent le chemin, ils vivent des poubelles et des fruits gâtés du petit marché. Ils n’ont pas de père, parfois une mère, souvent alcoolique ou prostituée qui passe les rançonner une fois par semaine.

dans cette gargotte, une assiette complète les attend.

Madame Yvonne est la restauratrice qui les accueille dans sa gargotte. Elle facture à l’association « trait d’union humanitaire », la somme de 1000 ariary par assiette, soit 30 centimes d’euro. 60 enfants viennent déjeuner tous les jours chez elle, après les clients réguliers. Gilles et Suzanna lui donnent 300 000 ariary par semaine (100 euros) pour les 300 repas servis.

Quand on est repue on vient voir les petits copains par la fenêtre.

Il y a trois services de 20 enfants. Dès trois ans on se débrouille tout seul pour tout et on se laisse pas abattre…

Sous le regard patelin et protecteur de Gilles et Suzanna

Qui reviens demain ?

Gilles, ancien ouvrier chez Renault Billancourt, responsable CFDT, puis transporteur indépendant est venu ici se rendre utile. « Je ne me sentais pas de rester en France à végéter avec ma minuscule retraite. Ici je fais vivre 30 personnes dans la famille de ma femme et nous avons pu monter cette initiative très simple et très évidente pour combler un vide insondable et inexplicable… En 1974 je suis devenu camionneur à bord d’un Saviem pour conduire de l’aide alimentaire à Arlit au sud du Sahara en pleine sécheresse du Sahel… » On l’avait croisé il y a quelques années au festival des globe trotters alors qu’il rentrait d’un tour d’Afrique en Berliet… Afrique quand tu nous tiens ! Sa Vie est une grande Aventure qui s’épanouit maintenant au service des plus vulnérables.

« Seigneur, fait que mon travail porte du fruit »

L’ambition de cette toute petite association est maintenant de réunir des fonds pour louer une pièce et payer le salaire d’un éducateur pour que ces enfants ne dorment plus sur le trottoir. Dès 8 ans les petites filles se font violer par des garçons de 12 ans, et finissent par suivre le chemin de leurs mères. Gilles et Suzanna cherchent des solutions pour briser ce cercle vicieux de la fatalité.

Nous ferons une collecte de fonds Ulule pour eux, mais si vous voulez les aider d’ores et déjà vous pouvez contacter l’association TUH : Trait d’Union Humanitaire, 5 allée du Sauze, 69160 Tassin la Demi Lune, chez Gilbert Guiffray

Le parainage d’un enfant est de 20 euros par mois…

blog : trait-d-union-humanitaire.blog4ever.com

president : G. Guiffray : guiffrayjeremy@wanadoo.fr 0627845997

tresorière :  F. Akkouche  : fransa@free.fr  06 89 86 06 03

La saison des cyclones semble être derrière nous. Le niveau des fleuves ne baisse pas encore mais nous anticipons le changement de saison et reprenons la piste de Monrondava cette semaine.

J’ai fabriqué à Tana dans l’atelier de ce cher Philippe Girard  un prototype de chenilles de franchissement qui s’adaptent à nos roues traditionnelles et qui nous permettront, je l’espère de pouvoir rouler sur le sable mouillé et le sable sec et fin des pistes du Sud, mais d’ici là de parcourir les 130 km  de piste inondée entre Tsimafana et Morondava. 10 jours de galère en perspective…

Voilà l’idée, voici le plan, ne restait plus qu’à la réaliser.

Je fis appel à Andry, un tailleur de caoutchouc du quartier d’Anosibé habitué a découper des pneus usagés pour en faire des sandales.

C’était la première fois qu’il taillait des pneus neufs, généreusement offert par Christophe Vanier, le représentant de Pirelli à Madagascar. Merci Christophe !

Une fois les bandes coupées de deux pneus,  voici le moyen que j’ai trouvé de les assembler. 2x2m pour 4 m de circonférence.

 

tirés des flancs, j’ai pu découper ces cales de maintien latéral.

Qui disposées tous les 50cm éviteront de déjanter.

Adaptation au gabarit de la roue.

Fixation des pattes de serrage par boulons.

Manpower !

Bonheur de voir l’idée réalisée. Essai sur une roue à Imerinsiaotsika

Chez Alfred Randrianarimanana, le célèbre fabriquant de charrettes, ici avec sa fille Oliva et sa belle fille Anzara parmi les villageois intrigués par cette drôle d’invention de vazaha… Qui maintenant à intérêt à faire ses preuves… Je vous promet une image de nos premiers tours de roues dans la boue !