Ce ne sont pas des photos, mais un petit best-of de nos images de drones de cette portion de parcours très aventureuse entre Manakara et Mananjary. Tout le monde nous disait que c’était impossible en charrette à zébus car la piste côtière coloniale a de longue date disparue. C’est pour cela que nous l’avons fait ! Déjà un de nos plus beaux souvenirs ! Je vous prépare, en images, la section Vangaindrano Manakara avec notamment l’arrêt à la mission Tanjomoha !
Archives de catégorie : madatrek
BAC + 10 !
Cela fait 4 jours qu’il pleut sans discontinuer à Mananjary, j’en profite donc pour rattraper le temps perdu et vous présenter les images de notre progression depuis Fort Dauphin jusqu’à Vangaindrano, entre le 18 novembre et le 8 décembre 2015, le long d’un itinéraire redouté car il passe par 10 bacs avec tous les aléas que cela comporte. Voici donc la chronique au jour le jour et en 255 images (un record !) de ces 150 km acrobatiques et mythiques !
Une grande absente, Philaé, qui est restée en France pour son entrée en 6e.
Nous quittons, la bouche en fleur, nos amis de Heaulme de Fort Dauphin, qui ont été pour nous de véritables anges-gardiens, et qui sont devenus des amis véritables. Nous reprenons notre rythme, à suivre ou devancer la charrette, à répondre aux questions, à en poser…Nous passons par la concession de Rio Tinto dont la piste est moins défoncée que la « nationale » Au sortir de la ville nous comprenons une des raisons des brûlis systématiques de toutes les montagnes environnantes : les rizières en contrebas.
Coup de chance pour nous, c’est la saison des litchis !
Aux abords des villages Antanosy nous découvrons un autre type de sépultures.Encore quelques champs de pervenches de Madagascar, utilisées dans deux chimiothérapies différentes.Pause pour la première fois, dans le calme, au coeur du village de mahatalaky. Sensation nouvelle !Jeux et chants avec les enfants devant l’église. Beaucoup de bucherons et de charbonniers croisés en route…Ulysse découvre les Népenthès, Plante carnivore qui prospère sur les brulis.dont l’opercule est une drôle d’invitation…
Mortelle !Elle ne se referme pas. Ici c’est une juvénile.Dans une forêt protégée par Rio Tinto, nous tombons sur ce beau Furcifer Oustaleti.Nous découvrons la baie de Sainte Luce, cadre exceptionnel de la première implantation française en 1635, avant que la colonie ne s’implante en 1642 à Fort Dauphin.
Il s’y trouve un éco-lodge de grand luxe, le Manafiafy Lodge, qui nous accueille dans des conditions très avantageuses.
Arrivée au lodge par la plage.
Il n’y a pas de mal à se faire du bien de temps en temps !
Eric et Revel n’en pensent pas moins !
ça nous change de nos spaghettis corned beef !
un peu plus d’espace que dans la tente !
En toute simplicité…
Au programme, visite des mangrovesAvec toujours de sympathiques pêcheuses à la moustiquaire…Qui hypothèquent l’avenir de leurs enfants en pêchant des juvéniles dans les pouponnières.
Puis nous pardons à la découverte du paradis perdu !
débouché au sommet sur une vraie vue de pirates !
sur la baie depuis la péninsule « de Heaulme »
et sur la terre !
Paradis préservé, Arche de Noé de tous les animaux qui ont fui les biotopes dévastés aux alentours.
Moyen duc de Madagascar
et son poussin
Uroplatus
Lemurinus marinus !
Le plus dur pour Ulysse c’est de quitter ses copinus venus de Fort Dauphin pour pique niquer avec nous sur « l’ile de robinson »
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Manafiafy : une adresse incontournable.
Nous regagnons la piste principale. Nous avons fait 15 km de digression, cela fait donc 30km A/R… Nous ne regrettons pas…
Au crépuscule la fatigue se fait sentir…C’est le moment de chercher un lieu de camp…Qui ne tarde jamais…
L’installation du camp est rôdée.
Le 5e jour nous tombons sur notre première rivière, et notre premier bac : EBAKIKA, l’écartement des rampes est tout juste celui de notre empattement ! ouf ! Nous montons la charrette à la main et les zébus un par un.
En dix minutes le tour est joué.
Ulysse à la manoeuvre, ce bac n’est pas motorisé, il faut mouliner pour avancer.
De l’autre côté nous avons une hallucination ! La piste est en travaux, mais pas encore ouverte, fantasmatique !
C’est un chantier HIMO (haute intensité de main d’oeuvre) financé par l’Europe pour tenter de désenclaver les populations de cette côte sud-est (plus facile à dire que atsimo-antsinanana !)
La région est très peu peuplée, c’est une des premières fois que nous remarquons une si faible densité humaine.
2e bac VATOMIRINDRY !
Comité d’accueil !
Intermède pluvial et pédagogique.
Depuis Fort Dauphin, un troisième larron nous accompagne : Tonga Soa Arthur, ancien instituteur.
Les grands arbres dans lesquels les prédateurs nichent sont abattus. Les poussins dénichés.. ici un Milan noir
3e bac IABOKO ! voici le seul homme qui en 10 bacs, nous ait extorqué un droit de passage. (c’est un service public gratuit)
Crépuscule de feu
Pour paysages enflammés.
J’entame un long deuil de la forêt de Manantenina perdue..
Brûlée impitoyablement depuis 2006.
Difficile d’imaginer qu’il y a dix ans il y avait une forêt primaire ici? Les sols sont déjà lessivés et sablonneux.
Seules d’étranges souches de bois de fer renversées témoignent de ce récent passé.
Ils résistent au feu et à la hache. Mais on du mal a croire que toute la région était une forêt encore récemment.
Sortilèges malgaches…
Et toujours ce chantier surréaliste…
Qui soudain s’arrête.
Nous faisons du « hors piste » dans des paysages dignes de la mongolie. Un forêt ici ? impossible !
Et le chantier reprend, impressionnant… Impeccable.
Et puis s’arrête.
Et apparaissent les premiers grands témoins
Sur des sols emportés
Ces 5 là ont résisté plus longtemps…
Celui là est tombé…
Cette armée là défie le souvenir.
5e Bac ; ESAMA la routine quoi !
dans des paysages ouverts à l’infini, c’est sur, c’est beau !
Un dernier isola de forêt qui résiste, plus pour longtemps…
Madagascar ?
OUi, les ravinala, les arbres du voyageur !
Rencontre du troisième type avec une bande de motards au taquet, enviant notre lenteur, et nous, parfois leur vitesse ! Ils seront dans moins d’une semaine à Tulear ! Mada c’est mad-moto !
sublime vato lahy, menhir malgache, dressé dans un pauvre village, vestige d’une grandeur passée.
Pour le première fois nous sommes obligés de faire demi-tour… sur un pont… nos zébus refusent de sauter les trous.
Nous sommes donc obligés de traverser à la nage avec eux…
…une rivière infestée de crocodiles…
Et encore un petit martyr.
7e bac
Et cela dure sur 100km
Le passé révolu et l’avenir incertain…
Les ancêtres..
Sur une piste folle, qui pour éviter les montées et les descentes, sinue en suivant les sommets des collines.
Sauf exception…
de quoi vous tourner la tête !
ici ? une forêt ? Non !
« Si ! je te jure ! Mais moi je ne l’ai pas connue »
Moi je suis née l’année de sa disparition.
8e Bac : MAROROY
témoin
Témoins lointains
Témoins proches
premiers lavakas
Ici se dressait une canopée à 20 m de haut.
Le plus triste c’est la faune qui a disparue avec elle…
La messe est dite.
Amen
Forêt crucifiée, au profit de personne. Ni champs, ni zébus, ni villages. Forêt perdue.
Parfois nos zébus font du refus à l’obstacle. Une heure perdue à essayer de leur faire franchir ce caillou.
Que nous avons finalement contourné
Pour le retrouver aussitôt !
Joie de l’épreuve franchie en équipe.
Mais brûlez moi donc ce bosquet que je ne saurais voir !
pentes acrobatiques en descente…
Mais aussi en montée !
vidage de charrette !
Et toujours ces puces chiques qui pondent sous les pieds leurs paquets d’oeufs…
premiers orages…
Rideau !
Refuge !
redépart !
ça glisse ans les montées…
ça ronfle aussi !
Miracle ! Une forêt survivante ! (apres enquête, elle renferme des tombeaux) Seuls les morts maintiennent les forêts en vie…
9e bac ! BEFASY
choc de civilisation.
Autre étape clef sur cet itinéraire : Victor de SAndravinany. Est-il là ?
Nous passons devant chez lui notre 2000 km, célébré cette fois ci avec des litchis !
Il est là et nous accueille à pelouse ouverte !
Et un festin de langoustes, nos premières en 2000 km à pieds !
Ulysse jamais à cours de découvertes : les oeufs d’une lézarde avant la ponte !
Même au bout du monde on n’oublie pas ses origines !
Cet ancien para passe en revue les robots, les vaisseaux, les chars et les avions qu’Ulysse aime dessiner…
Baie de Sandravinany
Le bungalow des enfants.
Celui des parents !
Merci Victor de ton accueil exceptionnel !
L’abcès labial de Zorg nous cause de grandes inquiétudes.
bypass !
premier projet agricole après 130 km : une plantation de girofliers
Nous allons garer la charrette près d’un case isolée
Et sympathisons avec Henri et sa petite famille.
Revel est content de ne pas avoir à allumer un feu sous la pluie qui s’est mise à tomber.
petit café avant de reprendre la piste..
petit dej avant d’aller à l’école !
au revoir les bébés !
Sur le chemin de l’école.
Parapluie traditionnel
Pause café
Vieille église luthérienne norvégienne.
I had a farm in Africa…
9e BAC : MANAMBONDRO !
Voilà un zébu qui voit du pays ! les gens ont du mal à croire qu’il vient de Tana ce zébu héroïque !
Rencontre avec le père Janez, de Slovénie, qui a repris la paroisse de la Sainte Famille et construit l’été dernier cette impressionnante école avec 60 000 euros récoltés en une journée après son intervention à la radio Maria de Lubljana !
A côté, 5 soeurs du Bon Sauveur (le Vésinet) tiennent l’école
et cherchent des fonds pour réouvrir le dispensaire pédiatrique. Victor, dont c’est le métier, vient effectuer un devis pour la restauration. 4500 euros.
Elles ne le savent pas encore, mais nous leur trouverons 6000 euros grâce à deux généreuses donatrices.
adieux émus.
Et c’est le début de la vraie galère ! Boue et fondrières telles qu’on en a jamais vues. Il est loin le beau chantier de la SARA, qui est censé venir un jour jusqu’ici !
Montées savonneuses
les zébus renaclent mais Sonia a trouvé un truc ! le baton de manioc à la place de la carotte !
et ça marche !
mais gare aux chausses trappes !
aux embuches cachées, et aux excès de confiance !
tout semble aller bien ! quand tout a coup, la charrette glisse sur le côté, butte au fond d’une mare sur une pierre, et capote !
Heureusement Ulysse n’était pas dedans, et je marchais du côté droit…
A l’intérieur c’est un joyeux bordel. Nous vidons tout.
Et redressons Fanantenana, qui n’aurais jamais cru que cela pourrait lui arriver !
Mais ici tout est possible ! Même l’impossible !
Et c’est reparti mon kiki !
Pour nous consoler, un témoin de nos malheurs nous offre cette botte de litchis ! C’est aussi ça Madagascar, les cadeaux y sont rares, mais ils arrivent toujours au bon moment !
Car nous ne sommes pas au bout de nos peines…
Le soir nous campons toujours sur le terrain et sous la protection de villageois. Alfred a été maçon traceur dans tout le pays, pendant toute sa vie. Et il n’a rien. Rien pu mettre de côté. Pas de retraite. Pas de revenus. Il survit ici avec sa vieille mère et ses petits enfants. Il se souvient de son début de carrière prometteur avec nostalgie…
Nous recueillons au jour le jour tant de témoignages de courage et de résilience.
Que cela relativise nos épreuves. Ils les vivent au centuple.
Girofliers.
10e BAC ! EUREKA ! MASSIANAKA !
Pour fêter ça nous allons en bord camper en bord de mer !
Histoire d’aller piquer une tête dans l’océan Indien !
Petit dej aux pêcheuses
Il restait un arbre…
ca c’est le four a charbon.
Passage du tropique du Capricorne, mais cette fois ci dans le sens sud-nord, nous sommes à la même latitude que Tulear !
Dans la bagarre nos lames de suspension droites on rendu l’âme !
Juste avant l’arrivée à Vangaindrano.
où nous retrouvons le riz, et la paille de riz pour les zébus qui en rafollent !
Entrée dans Vangaindrano,
où nous trouvons refuge chez les filles de la charité, dans la première paroisse du père Pedro à Madagascar.
Qui a offert ce beau collège à la congrégation.
de quoi nous refaire une santé matérielle !
A base de soudure…
de sourires…
de nourriture…
de soins médicaux…
Amicaux…
et vétérinaires… nous perçons l’abcès de Zorg…
soignons les sabots…
les plaies dermiques dues à un champignon…
et les plaies du coeur, car je viens d’apprendre que ma mère a un grave cancer du cerveau. Après le papa de Sonia, nous devons mettre Madatrek sur Pause et rentrer en France à son chevet pour Noël. Un papillon de jour vient m’offrir de nuit une mystérieuse une douce consolation.
Nous confions, notre chien, nos zébus et notre charrette à la bonne garde de soeur Mariette et renvoyons Eric et Revel fêter Noël dans leurs familles à l’autre bout du pays, tandis que la nôtre nous rappelle à l’autre bout du monde.
DEDUCTIBILITE
66% de tout don pour notre collecte ulule sera déductible de vos impôt à hauteur des plafonds en vigueur. C’est la bonne nouvelle du jour. C’est l’association More For Less, dont nous sommes membres du bureau, qui vous enverra en fin d’année votre reçu fiscal. Si vous donnez 100 euros, et que vous payez des impôts, ce don ne vous aura coûté que 34 euros ! Merci de redoubler de générosité !