C’est par cette modeste borne que l’on pénètre dans cette exploitation de Sisal de 6000 ha qui a su préserver en son coeur cette dernière forêt galerie de 1000 ha, transformée en réserve pour les lémuriens.
Notre charrette à tout de suite été adoptée par les précieux habitants du lieu !
Voilà à quoi ressemble vu du ciel ce dernier écrin de verdure préservé de la déforestation et des brûlis. (photo aérienne tirée du site http://www-personal.umd.umich.edu/~fdolins/berenty/aboutberenty/index.html ainsi que certaine images de lémuriens)
Cette réserve contient la plus grande population de propithèques de Verreaux du monde, 590 individus
Qui ont l’incroyable capacité de se déplacer en pas chassés, ce qui leur a donné le nom de lémuriens danseurs.
Les makis, eux restent imperturbables. Il y en a près d’un millier à Berenty.
Tranquilles ! Ici pas de braconniers. 75 personnes sont rémunérées pour leur surveillance.
Claire de Heaulme nous entraine en forêt pour nous montrer un problème auquel elle s’est attaquée…
En effet la moitié de cette dernière forêt primaire, soit 500ha, est envahie par une liane grimpante venue du Sri Lanka, le cissus quadrangularis.
Qui monte fort haut dans la canopée et étouffe les arbres
en faisant de véritables murs à la lumière et en les écrasant sous le poids.
L’invasion prend des proportions démentielles.
Une équipe de 15 ouvriers travaille tous les jours à l’arrachage et l’évacuation de cette peste.
C’est Bénédicte de Heaulme, sa soeur, qui s’occupe des RH et des ouvriers agricoles de l’exploitation de sisal. Elle vit à Berenty et gère aussi l’équipe de nettoyage.
C’est elle qui récupère et élève les animaux orphelins. Ici, ce petit a été retrouvé a côté de sa mère trouvée morte pour raison inconnue.
Bénédicte a mis au point un mélange de lait pour les alimenter
…qui avait eu du succès auprès de son premier protégé Ziggy !
Un lémurien sauvé, est malgré tout, un lémurien qui ne pourra pas être réintroduit dans la nature.
C’est qu’on prend vite goût aux bonnes choses !
Et puis rien de remplace une maman lémurien !
Même pour les jumeaux !
A Berenty on est aux première loges pour les filmer ou les photographier. Les équipes de tournage du monde entier s’y succèdent pour leurs documentaires, britanniques, américains, japonais…
On ne sait d’ailleurs plus bien qui vient voir qui ?!
On finit par savoir prendre la pose !
des makis cools !
Rare tortue Pixis.
Fascinés par ces enjeux et préoccupés par cette invasion qui a réduit de moitié l’espace vital des Sifakas, nous avons décidé de lancer un financement participatif et récolté 6300 euros afin de financer une autre équipe de nettoyage et ainsi offrir du travail à une douzaine d’autres personnes qui se sont attaquées à une autre partie de la forêt.
La nouvelle équipe se met au travail
acrobatique
20 tonnes par semaine sont retirées pour être brûlées.
Incroyable ! à peine ce secteur était-il nettoyé qu’il recevait la visite d’une bande de fulvus rufus !
Quant aux Sifakas, ils regardent ce remue ménage de loin !
Ils sont plus timides !
Leur régime alimentaire est composé d’une incroyable variété de feuilles, jusqu’à 22 essences d’arbres différents, d’où l’importance de conserver la plus large biodiversité possible.
Ils savent sauter sur les didieracées sans se piquer
En fin de journée,Philippe de Heaulme qui supervise l’exploitation de sisal, vient voir la destruction de cette plante par le feu. En effet, elle marcotte et le moindre petit bout cassé peut reprendre à la saison des pluies.
Philippe porte toute cette exploitation sur ces épaules. Sans le regain des cours du Sisal, la réserve ne pourrait pas fonctionner, les lémuriens ne seraient plus protégés.
Mais l’heure est grâve, même les bandes de forêt sèches préservées entre les parcelles de sisal par le fondateur, Henri de Heaulme, leur grand père à tous les trois, sont aussi affectées par l’invasion.
qui commet des ravages, casse et torture les arbres a croissance lente..
Plus de 100 kilos sur un arbuste !
Ca en fait un bonsaï !
quel supplice !
Ou un monstre du Loch Ness !
Nous sommes heureux que grâce à votre mobilisation (226 contributeurs) notre passage ait pu se rendre utile à la réserve et aux lémuriens qui vont pouvoir reconquérir cet espace phagocyté par le cissus.
Et une petite léchouille de sel en prime !
Nous en avons profité pour acheter deux autres zébus costaux pour suppléer notre brave Babord, bien fatigué par ces 1700 premiers km. Il fera le voyage pour Fort Dauphin en pick up sur un lit moelleux de sisal !
Quant à nous, il nous reste tout de même 6 jours de marche pour Rallier Fort Dauphin !