Tous les articles par Alexandre Poussin

SAMBAVA – SOAVANIO

Notre entrée dans Sambava, à la hauteur de l’aéroport ! lLa ville ne gagne pas le concours du panneau le plus propre !

Mais le maire nous accueille très gentiment à l’alliance française pour un goûter offert aux enfants.

Dans la ville ce qui frappe en premier c’est la qualité de vie. Le Week-end c’est farniente à la plage…

Et même baignade. Il flotte ici le vent prospère de la normalité, si rare ailleurs. Les revenus de la vanille doivent y être pour beaucoup.

Nous sommes très généreusement accueillis par la Famille Loo-ki, dont le père, André, veuf de sa chère Mariette, alias madame Malaza, est aussi un fin cuisinier. Au fil des jours il nous enchante de ses spécialités, pied de porc vinaigrette, tatsui, cochon laqué, canard au gingembre…. les poussins se remplument !

Ulysse à même droit à des fraises à la crème !

Un autre ami nous gâte : Claude Andreas, et son épouse Monique qui tiennent l’hôtel Las Palmas.  Normal ! Il est aussi directeur de la compagnie Soavanio, une grande cocoteraie de 5000 ha plantée dès la première République, et qui tombait en déshérence vu l’âge des premiers cocotiers importés d’Afrique de l’ouest. Il a été nommé pour redresser l’affaire !

Il a eu l’idée de créer des hybrides, moins hauts et bien plus productifs, en métissant un nain jaune de malaisie et un géant sénégalais….

Cela se passe par les fleurs qui naissent à la base de chaque feuille, tous les mois !

L’étape de la castration, qui fait bien rigoler Philaé, et rire jaune Ulysse, passe par la suppression de tous les pistils sauf un.

Le pollen des grands cocotiers viendra fertiliser ce nain jaune planté à son pied.

On attendant on se désaltère avec quelques cocos !

Cartes, diagrammes de production, la visite est passionnante. En 5 ans la production, qui était redescendue à 4 millions de cocos par an a regrimpé à près de 14 millions !

Tout commence ici ! dans la pouponnière, où seuls les plans vivaces vont être sélectionnés.

Pour devenir de futurs cocos productifs !

Claude explique à Sonia comment on favorise l’émergence du germe en taillant le coco et en l’orientant face au vent.

Voilà les vieux pieds dont le remplacement est prévu sur de nombreuses années

Gagnée sur une forêt littorale à une époque où il en avait encore beaucoup, cette plantation avait conservé des espaces naturels, qui sont placés sous sa protection.

Dans les fours à Coprah (qui utilisent des coques comme combustible de séchage, ) on obtient en trois jours, une demi noix de coprah bien sèche et « caramélisée »

Celles ci vont être passées au moulin concasseur.

C’est une machine livrée en état de marche dans un container ! du « plug and play » à la française, made in Arras !

Le premier produit est du tourteau de Coco, qui sera donné en complément alimentaire aux poulets et autres animaux de ferme. Il a un bon goût de biscuit !

Mais le produit phare c’est l’huile de coco ! aux vertus récemment redécouvertes ! on connaissait les soins cutanés et capillaires, on en redécouvre les vertus alimentaires, car cette huile fige à 21°c, donc dans le corps humain elle reste en permanence fluide et a un bon potentiel anti-cholestérol. Bien plus nutritive que l’huile de palme qui elle, est plus toxique pour le corps humain, elle représente un espoir pour l’industrie agro-alimentaire. Dans le savon, c’est son pouvoir de saponification qui fait mousser !

Les vieux pieds ont été sévèrement décapités par le cyclone Enawo. Les perspectives de replantation et de croissance de la Soavanio sont donc maximales, surtout grâce à la bonne gouvernance qui s’est mise en place.

La société cherche des menuisers specialisés dans le débitage des troncs, pour valoriser les planches de cocotiers qu’il vont abattre par milliers ! Ce sera un moyen direct d’alléger la pression sur les forets locales.

Une soirée Lion’s Club est donnée en notre honneur. Nous y projetons notre épisode 7.

Avec Revelo, nous racontons nos péripéties dans la boue de la RN12 au sud-est du pays ! Il y a plus d’un an et demi et plus de 2000 km !

Nous recevons la visite de Robert, du groupe LES ROBERTS, dont nous avons chanté incessamment le tube MILA FANAMBOARAGNA (on a besoin de travaux !) sur la RN5. Ca tombe bien, notre hôte Stéphane Loo-Ki est le frère de Mickael, le pdg d’Egecom, entreprise de BTP malgache qui a reçu la moitié du chantier de réfection de la RN12 où nous avions tant pataugé dans la boue, et où nous étions même parvenus à coucher la charrette !

MANANARA – ANTALAHA

Assistance plus – le seul assureur qui vous ramène à l’endroit où il vous a évacué – affrète pour nous un Piper Cheyenne bi-turbine de la compagnie STA pour nous redéposer à Mananara. Comment passer de la charrette au jet privé ? Se casser la main !

copilote de charme !

Pendant le vol Philaé perd sa dernière dent de lait !

Ulysse, lui s’intéresse au tableau de bord, gyroscopes and co…

Quand à nous, nous méditons sur les épreuves à venir, les épreuves passées et à ces trois mois qui nous ont permis de retourner à Farafangana pour inaugurer le rayon X dont nous avons trouvé le financement, repasser à Vohipeno chez le père Emeric Amyot d’Inville,  à qui nous avions apporté des fonds pour du reboisement, voir le Lavoir de Fianarantsoa, le ZOB d’Antsirabé, revoir les enfants des rues protégés par Gilles et Suzanne Nedelec, mais aussi vivre cette merveilleuse rencontre avec le père Pedro d’où est parti le financement de 4 maisons pour des familles qui ont tout perdu dans le cyclone Enawo. Le point final des ces tribulations totalise plus de 70000 euros distribués. Sans cette main cassée bêtement, tout cela ne serait pas arrivé, comme si de cette fracture étaient nées pleins de grâces ! Sans compter l’incroyable hospitalité de Charles van der Straeten ! Merci à lui infiniment. Au delà des épreuves la vie est et reste merveilleuse !

Notre bon Samaritain de Tana, directeur adjoint de la Société Fraise et consul honoraire de Belgique. Sans lui, Madatrek se serait arrêté à Mananara…

A l’arrivée à Mananara, nous retrouvons notre fidèle bouvier Revelo de Morondava, qui a gardé la charrette et les zébus pendant tout ce temps. Mario quant à lui, a beaucoup maigri…

Sitôt arrivés, on se met à l’ouvrage de restauration de la charrette qui avait tant souffert sur la RN5. Ca commence par les lames ressorts..

puis le mastiquage et la peinture des roues

et les vernis de la caisse, pour revivifier les peintures.

changement des patins de freins, 100% carbone !

passage par un poste à soudure local…

avec prise multiple locale…

Atelier ergonomique local…

Cela donne un sandwich de lames ressoudées et de lames neuves de « greatwall » données par Madauto avec des brides de Nissan Patrol ! notre charrette est maintenant à toutes épreuves..

On ne peut pas en dire autant de notre dos. Tous ces efforts nous ont valu à Revelo et à moi un sérieux lumbago !

Je fête à Mananara mon 47e anniversaire avec de G à D ,Jordan, un nouvel arrivé dans la ville, opérateur vanille, notre cher Francis Wai, chef de chantier Colas sur la portion RN5 vers Maroansetra, qui nous héberge dans deux bungalows de mr Dominique Chan, le propriétaire des lieux. Revel, bien sur et Katie, jeune Bretonne coopérante. Manquent sur la photo, Marie et Charline, Freddys, Freda, et Ida. A Mananara nous formons un chouette groupe d’amis

On a calé à 28 ! bon, c’était le 28 avril ! et aller jusqu’à 47 n’aurait vraiment pas été raisonnable…

Philaé m’a fait un beau cadeau ! de belles balafres au pied !

A Mananara, il y Ambitsika, une des plus belles plage du pays ! avec cette péninsule parfaitement phallique…

Qui semble avoir trouvé le parfait amour…

On peut s’y restaurer à sun beach, ou y pique niquer.

Ulysse y collectionne la preuve de la montée des eaux depuis qu’il est né ! Cet arbre n’a pas poussé dans la mer…

Ces cocotiers non plus !

Ce badamier n’avait pas prévu de devenir palétuvier ! N’en déplaise aux climatosceptiques, tous les jours nous avons les preuves que la mer monte. (Winter is coming…) :-) !

Et qu’un corps endolori par un lumbago, flotte !

Nos chers amis Freddys et Ida

A Mananara, il y a comme un parfum de prospérité et d’aisance, de liberté et de farniente, qui permet aux filles de jouer au foot. Après trois ans de Madagascar c’est une scène qui fait plaisir (non qu’on ne joue ailleurs, mais ici, c’est différent !) Pour la première fois en 3 ans, (a l’exception de Fort Dauphin) il flotte dans l’air, un brin de sécurité et de prospérité…

C’est Yoyo Beach !

Ici tout le monde est cool, relax, gentil, comme dans le Madagascar d’avant ! (que nous n’avons pas connu !)

A six, il faut quand même pousser dans les montées !

Le dimanche à Yoyo Beach c’est flonflons et manèges !

Et bière à Gogo ! Faut bien convertir la girofle et la vanille en liquidités !

Nous y rencontrons la propriétaire du Williano, qui cabote chaque semaine en direction de Masoala et qui accepte de prendre notre charrette et nos zébus.

Son commerce habituel est le transport de planches et de bois carrés en provenance de la péninsule de Masoala… Mena varatra, et voapaka, essences autorisées…

Mais il y a toujours des victimes collatérales…

Enfin un peu de compagnie en la personne de mon micro…

Le chargement, quoique épique, se passe bien…

Sous le regard amusé et impressionné de nos amis vazahas, coopérants qui hallucinent de la réalité de notre vie, après nous avoir entendu narrer nos acrobaties au cours de longues soirées arrosées…

Les zébus ficelés sur le pont. (ils ne peuvent pas se tenir debout car avec la gite ils passeraient par dessus bord !)

Nous passons l’embouchure, et nous voila partis !

Une tempête se lève et nous malmène pendant 4 heures…

Le moral est en berne…

La nautamine a eu raison d’Ulysse.

A Masoala, que nous rallions comme la terre promise, le déchargement des zébus s’opère sur la plateforme que nous avons conçue à cet effet, en anticipant l’absence de quai.

Nous avions pensé aussi aux madriers du toboggan improvisé !

ca glisse et la gravité fait le reste…

Mais soulever les zébus pour les placer sur la plateforme ne serait pas possible sans une vingtaine de dockers ! Madatrek sans les malgaches serait à la fois un non-sens et impossible, ce n’est pas notre aventure, c’est l’aventure de tout un peuple !

Nous repartons vers Vinanivao en contournant le Cap Masoala et notamment la zone sacrée d’Anzanaharibé, que les animaux vivants n’ont pas le droit de passer, c’est pourquoi nous les avons déchargé à Masoala, ainsi que les les animaux morts, à savoir les têtes de nos zébus sur la charrette (elles ont dû être démontées) et la lance Antandroy. Quand aux femmes elles ne sauraient être « dérangées », les hommes blessés ou endormis (on m’a réveillé au passage sacré), et surtout elles doivent être tressées de cette façon…

trois tresses, pas une de plus, pas une de moins. personne ne sait pourquoi, mais c’est la tradition. Le fomba.

Nous arrivons sains et saufs (et soulagés) a Vinanivao, grâce au respect de tous ces fadys et fombas.

Et nous pouvons décharger enfin la charrette.

Là encore, une ribambelle de dockers rémunérés, pour descendre notre Fanantenana (espérance) sans une égratignure.

Mora mora…

Ya plus qu’à remettre les roues !

L’accueil de Marie-Hélène, Réunionnaise implantée « depuis depuis… », dans cette péninsule du bout du monde, est une grande consolation !

Car deux de nos zébus ont été blessés dans la traversée, malgré les matelats de mousse dont nous avions couvert le pont. La houle et la tempête en en eu raison… Mainty a le coude bien amoché.

Quant à Zorg, il ne peut plus marcher, sa patte semble luxée. Il ne parvient pas à poser son sabot à plat.

Le guérisseur local, vient masser sa patte meurtrie…

avec prières et application de miel, et apposition d’un gri-gri.

Nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre, Madatrek est en suspens ! suspendu au sort de nos zébus, notre moteur ! Une quatre cylindres ne peut pas repartir avec 2 pistons !

Au large de Vinanivao, un filet de 1400m à grandes mailles, attrape tous les jours 5 à dix gros poissons pour nourrir le village.

Mario se régale, enfin !

Pour chasser nos émotions, et nos inquiétudes, rien de tel que de la carangue grillée !

Mais les filets ne choisissent pas leur victimes, ici un petit requin marteau.

Ou une raie léopard…

Ou encore deux grandes raies guitare, requins primitifs, à l’intersection entre les deux espèces.

deux femelles…

Dont les ailerons sont aussitôt découpés…

Car le marché chinois en est friand…

Tout cela se justifie, les gens ont bien besoin de vivre et de se nourrir. Ce qui fait mal, c’est qu’un jour sur deux, si ce n’est pas plus, les piroguiers ne peuvent pas aller relever le filet pour cause de mauvais temps. Le filet se charge alors de poissons qui pourrissent et reviennent inconsommables. Le gâchis est alors absolu.

Le Tangala Mena (chef traditionnel) de Vinanivao, nous explique les origines des fady d’Anzanaharibé. Cela aurait été institué au 18e siècle par des Sakalava, venus de l’autre côté du pays.

Depuis longtemps les malgaches se promènent et se mélangent, ce qui expliquent l’unité de leur langue et de leur peuple, malgré la diversité de ses origines.

A l’éco-lodge de Masoala, géré par madagascar-expéditions, de Luc Babin, nous prenons le mal de nos zébus en patience.

Dans un cadre idyllique qui ne reçoit pas assez de visiteurs !

Jolistin se démène pour rendre notre séjour le plus agréable !

En ce bout du monde il fait le pain !

Car notre moral est en berne, les ecchymoses et contusions de nos zébus sont bien plus graves qu’estimées…

Ulysse et Philaé tentent d’encourager leurs protégés

Car l’heure est grave. C’est peut être la fin de Madatrek…

Au bout d’une semaine Zorg ne peut toujours pas marcher…

Et il crève son abcès qui pourrissait sous la peau…

Pas d’autre solution, pour éviter la gangrène, que d’opérer avec les moyen du bord. Incision, détersion, curage…

nettoyage, désinfection, tout cela sans anesthésie !

Je m’improvise chirurgien vétérinaire d’urgence…

Le pus et les sanies avaient commencé leur ouvrage.

Mais c’est encore plus grave sur Mainty, notre chef zébu et moteur principal…

Lui aussi s’arrache la croute, et révèle un abcès épouvantable

Que faire face à une telle plaie ? Peut-il s’en sortir ? Sans lui nous sommes foutus !

Nous n’avons qu’un spray désinfectant à notre disposition, et des injections d’oxytétracycline à haute dose. Je deviens un as de la piquouze intramusculaire.

Il faut sauver le soldat Tribord-Mainty !

Nous tentons malgré tout de profiter, entre les averses tropicales, des merveilles du lieu.

Au cours de sorties Kayak, canoé, snorkelling !

Ou pêche au palangre avec Noel ! Ici une belle carpe rouge de 6 kg !

A Masoala, en bordure du parc national marin du même nom, il reste encore quelques beaux poissons….

Et toujours ces ilots, où l’ont ne peut s’empêcher d’imaginer des trésors cachés !

Quant à nous, nous savons où il est le trésor ! Ces moments partagés au bout du monde, sous l’excellente gouverne de madame Wilda. Quelle perle cette Wilda !

Miracle ! au bout de 15 jours d’attente et de convalescence, Zorg et Mainty se remettent sur pied malgré leurs plaies bien ouvertes, mais celles ci on séché, l’infection a stoppé. Nous décidons de parcourir les 20 km qui nous séparent de la charrette. Ils auront valeur de test.

Mainty nous fait fait une frayeur en se coinçant la patte blessée dans un pont. Mais il se laisse intelligemment manipuler sans se débattre, et nous le tirons d’affaire !

Nous ne prenons plus aucun risque, les zébus passent à côté.

Nous retrouvons la charrette chez Marie Hélène à Vinanivao, et tentons de rattraper le retard scolaire accumulé par toutes ces émotions.

Mais il est bientôt l’heure de reprendre la route. Une des plus dure et hasardeuse du pays avec des zébus blessés, et beaucoup d’inconnues… mais comme le dit Publius Syrius, « le courage croît en osant et la peur en hésitant ! » andaho andeha !

On nous prédit 170 kilomètres de boue, de ponts défoncés par le cyclone Enawo, 10 fleuves géants à traverser sur des eaux chargées par les pluies de mousson d’hiver… Depuis le 10 janvier, notre compteur kilométrique est bloqué à 3283km, et nous sommes le 4 juin… Fanantenana se réjouit de ses premiers tours de roues…

Mais, patatras ! premier pont, premier accident…

Heureusement sans trop de dommages, il va falloir redoubler de prudence.

Nous mettons en place un protocole de sécurité absolue. Avec réparation des ponts…

Et terrassement systématique des rampes d’accès ou de sortie de ponts, ravinées et impraticables en charrette.

Madatrek devient une entreprise de terrassement !

La piste entre les ponts est sublime, mais tous les kilomètres est coupée par un autre problème, un autre pont. 10 fois par jour.

Mais nous rallions le premier village Anovandrano avec soulagement après 7 ponts dont 5 refaits, et trois rampes terrassées. Au compteur ? 7 km. Madatrek est reparti, lentement mais surement….

Nous y retrouvons le Williano revenu chercher une cargaison de 1500 planches et bois carrés…

Et y passons notre premier bac pirogue !

Fanantenana, semble rouler sur les eaux !

Aquagym pour nos zébus blessés !

La suite se complique avec des ponts mikados qu’il faut remonter…

Planche par planche ! Madatrek devient une aventure de pontonniers…

Puis il se met à pleuvoir…

quand la pluie est passée, c’est au tour des zébus, puis des bagages, puis de la charrette !

Mais avant ça nous fixons les planches branlantes

La pause déjeuner est bien méritée même si à midi nous avons rarement dépassé les 7 km !

au menu, riz haricots corned beef ! grand luxe !

Même dans la réserve spéciale de Tanjona, des forestiers viennent se servir…

Ce soir là nous plantons la tente dans la cour de l’école d’Antanambao

curiosité légitime,

Intimité garantie !

 

Les rares fois que c’est possible nous passons à côté des ponts.

Toute la zone le long de la piste à été déforestée par brulis en 2013-2014, afin d’y installer des populations surnuméraires ailleurs.

les gens y survivent en y plantant du riz pluvial…

Ambodipont, notre premier pont difficile et très abimé par le cyclone.

Tout le monde veut voir comment on va se débrouiller !

l’accès au pont est difficile mais le passage des zébus par l’eau se passe sans encombres

Heureusement les haltes du soir sont paradisiaques….

Bac d’Ampanavoana, 600m , il a fallu rajouter une 3e pirogue pour obtenir la flottabilité nécessaire.

Puis c’est au tour des zébus de se lancer dans la longue traversée.

Malgré la dérive, ils parviennent sur l’autre rive.

A Ampanavoana, nous rencontrons Maitre Zy ! érudit polyglotte, poète, compositeur, formateur exceptionnel qui bat la campagne pour galvaniser les élèves, édifier les foules, moraliser les jeunes, restaurer les qualités de la culture malgache en péril. Bravo maitre Zy !

13 km plus loin nous tombons sur un os ! AmpanihyVinany ! 800 m de large et un fort courant à l’embouchure. Il y pleut toute une journée, que nous passons a attendre sous la tente… et à réunir les éléments pour assembler un radeau de fortune avec trois pirogues de piètre qualité. En 6 jours nous n’avons fait que 61 km !

Fanantenana joue les équilibristes…  craquera, craquera pas ? Nous avons utilisé toutes nos sangles et cordes…

La chance nous sourit, tout se passe bien, rien ne se disloque…

Nous campons aussitôt sur la berge d’Ampanihy.

Mais dès la reprise du lendemain matin nous tombons sur un pont très abimé, à remanier. Il faut décharger, et trouver un chemin pour les zébus…

ça craque et ça grince…

Puis renforcer et bricoler le pont…

Notre charrette pèse tout de même une demi tonne chargée !

D’abord les traverses, puis les bandes de roulement.

Ligaturées à la sangle à cliquet. (nous en avons 16)

Puis nous tirons la charrette à la main, centimètre après centimètre.

Quand c’est fini nous nous pâmons au spectacle de la nature et de cette côte sublime à arpenter à pieds, à bicyclette ou à moto, mais pas en charrette !

tout le long du chemin, des plantations de vanille, étincèlent dans les sous bois. Ce qui préserve la forêt des brulis ! Vive la vanille !

Un pont emporté nous contraint à passer par la mer…

Mais ça nous savons faire ! Nous l’avons fait pendant des centaines de km sur la côte Est au sud de Tamatave ! Réminiscences !

Kyrielles de caméléons en chemin

Arrivée à Fampotakely dans  une gloire solaire !

Où dans la jolie pension de madame Nina, sous le regard du docteur Zerson, je soigne un gendarme brûlé par un pot d’échappement.

Le lendemain matin nous allons voir un atelier de Betsa betsa !

Broyage du jus de canne à sucre, qui, fermenté, donnera cette bière traditionnelle, légèrement alcoolisée, en seulement une semaine de fermentation.

Là encore confection d’un bac d’équilibristes ! Notre 5e bac !

Une belle traversée sans courant !

de quoi être impressionné, tout de même !

Sur les rives ça et là des vestiges du trafic de bois de rose qui a sévi entre 2013 et 2016 dans la région.

Noir et triste, ce bois semble saigner quand on le blesse.

Notre vénus assassinée !

Notre équipe olympique se lance dans cette grande traversée !

Sous la bonne garde d’une pirogue,  pour intervenir en cas de besoin.

Et les jours s’enchainent, au soleil…

Et sous la pluie !

A travers de grandes cocoteraies…

6e bac d’Anstambavy

Nuit divine, en brousse, loin des coqs détraqués, et des conversations canines !

Mais gare aux moustiques !

Matins bonheur !

Et la routine des ponts à refaire ou reconstituer, reprend !

déchargement des bagages et tout le tralala !

Et pauses forcées sous les trombes d’eau… évidemment ce reportage montre plus de photos au soleil, car les prendre sous la pluie c’est risqué, mais la pluie a occupé 75 % de notre temps !

Nous avons acheté 4 planches pour pallier le manque de bandes de roulement et les posons devant nos roues ! L’une après l’autre.

Pour cheminer malgré tout !

Pont de Tsaratanana, 225m, le plus long du parcours !

A refaire patiemment !

et à franchir prudemment !

nous finissons à la nuit et allons planter la tente en pleine forêt.

Ce n’est pas un marron mais une Tique géante

5 ponts comme ça par jour ! de quoi vous fusiller le dos !

mais nous devenons de vrais pros du franchissement !

Et la chance ne nous fait pas faux bond dans ces épreuves !

Pause divine !

Vous ne me croirez pas mais en trois ans c’est la première fois que nous pouvons avoir du poisson frais tiré sous nos yeux de la mer pour le déjeuner. Conjonction de coordination et de l’espace temps, très difficile à réunir !

Dans les villages, Ulysse n’a pas de mal à se faire des petits compagnons de jeux, impressionnés par ce petit vazaha qui sait si bien mener les zébus (il n’y en a pas sur cette côte)

Pendant que nous refaisons les ponts, Philaé organise des jeux et des occupations avec les enfants. Ici la construction d’une ville en champignons !

Ce matin là un cours  de dressage de zébus !

Ou une séance calins !

A l’approche de Cap Est, l’activité économique semble reprendre, ici, une ferme d’algues marines, qui avec Naturalg, développe la filière que nous avions filmée à Tuléar, mais cette fois ci dans le nord, dans un lagon plus profond et plus compliqué. 7500 tonnes d’algues ont été perdues dans le cyclone Enawo. Il faut tout recommencer…

Notre pont le plus infranchissable… nous décidons de ne pas le franchir, et de l’éviter…

Plus de longerons, plus de traverses, c’eût été un suicide !

Alors que ça… nous savons faire !

Promener la charrette à la laisse !

Et hop, les sabots dans le nez !

Dans le village suivant, Ulysse tombe sous le charme d’une des plus jolie petite fille qu’il nous ait été donné de voir ! En galant jeune homme, il lui offre une couronne de fleur !

Mafana ! mafana ! mafana !

Nous trouvons refuge le soir dans la plantation abandonnée de palmier à Huile de Cap Est, qui n’a pas survécu à la crise politique de 2006.

quel dommage, et quel gâchis ! Y a-t-il un repreneur ?

quand à nous, nous reprenons notre chemin de croix !

restaurer, c’est bien, ne pas foutre le feu ! c’est mieux ! grrrrr !

Un clin d’oeil à nos amis de Paris Match !

9e bac à Ambohitralalana !

Cap Est, la pointe la plus orientale du pays !

Derrière nous l’ilot célèbre où le célèbre pirate Beniowsky a souvent séjourné.

Difficile de résister à la tentation ! toujours plus à l’est !

Notre dernier bac ! le 10e à Maharambo

Mais avec un piège! Le plus dur courant à traverser pour nos zébus… dans un fleuve précédent nous avons failli perdre Babord ! Il a été rattrappé in extremis par un tronc d’arbre avant d’être emporté dans l’océan !

Nous attendons l’étale de haute mer et envoyons Johann, un triathlète venu nous rejoindre pour le dernier jour de marche, pour tester le courant et escorter nos zébus !

La camelote chinoise pénètre malheureusement la brousse de ses couleurs criardes…

Même ici il y a des fashion victims !

Aussi des Philaé’s victims !

Nos premières victimes du cyclones Enawo ! nous approchons de l’oeil du cyclone ! Les soanambo, arbres à pain, n’y ont pas résisté.

Beaucoup de cocotiers se sont couchés…

de bateaux ont coulé…

Le fameux coup de parapluie !

Toujours vérifier quand on l’ouvre afin qu’il ne vous pleuve pas dessus un scorpion ou un scolopendre…

Ulysse découvre un oeuf d’obsidienne ! dans l’épanchement basaltique de Santahana ! Du vrai « dragon-glass » de Game of Thrones !

Pause divine sur la plage.

Pas de pluie ? On en profite pour un peu de lecture !

Le dernier soir, nous sommes accueillis par l’adorable famille Ranaivombola, directeur de l’aéroport d’Antalaha.

Mario craque ! Jamais il n’avait vu une chienne si jolie !

Mais la route est impitoyable ! Le goudron nous propulse à Antalaha le temps de le dire !

Nous entrons dans la ville tant désirée !

Portant encore les stigmates d’Enawo !

Nous y sommes accueillis dans la propriété de la SOMAVA, la société de vanille d’Henri Fraise et fils.

Par Fred et Julie Coget.

qui nous réservent un accueil à la belge, avec une bière fraiche !

Nos zébus vont pouvoir se reposer ! Il ont travaillé 15 jours d’affilée, et nous allons pouvoir filmer, en compagnie de Benoit Leroy, le directeur, l’activité vanille de l’entreprise. (Mais ça, c’est pour le prochain article !)

Quant à nos zébus, leurs énormes plaies se sont miraculeusement refermées.

Nous avons eu raison d’y croire ! Bravo à nos braves zébus !  Tsy misy mafy, tsy laintra’ny zoto ! Maintenant nous allons avoir droit à du goudron, ce sont les sabots qui vont souffrir !

Nous faisons la clôture du défilé du 26 juin, la fête nationale !

Mananja Antalaha !

Longue vie à la Somava !